Rendez-vous en foyer inconnu

9h, 11h, 15h, 19h … autant de réunions formelles et informelles par écrans interposés. Autant de rencontres dans des contrées inconnues :  les foyers de nos clients, de nos collègues, de nos partenaires, voire de nos boss. Sensation nouvelle. 

Est-ce que discuter d’un plan de com’ avec un chat sur les genoux, ou valider un brief dans sa cuisine, change vraiment quelque chose sur le fond ? Non. Nos compétences et notre professionnalisme ne disparaissent pas sur nos balcons. Les cloisons érigées avec soin entre le pro et le perso s’effritent dans cet enfermement provisoire où le télétravail a surgit brutalement.

Que partageons-nous de plus que d’habitude dans nos vies mutuelles de confinés ?

D’abord la technologie. 

Combien d’heures en visio avec des gens pixelisés soumis à des effets sonores improbables ? Sans doute trop ! Nous avons été prompts à apprivoiser de nouvelles plateformes de discussion. Et presque sans passer par nos DSI ! Pour mieux communiquer avec tout le monde, nous sommes devenus champions de Skype, diplômés en Zoom, doctorants en Meet, licenciés en Teams … L’exigence de l’attention à l’autre nous a reliés, l’aide spontanée nous a permis d’apprendre. Tous connectés, tous efficaces. Et ça ne changera plus. Quel aurait été notre confinement il y a 20 ans ? Inimaginable.

Alter ego

Au fil de l’acclimatation à ce nouvel espace relationnel,  nous sommes surpris de constater qu’un de nos clients est fan de Dalì, qu’un autre joue du basson et que notre passion pour la photo permet de dialoguer autrement avec un créatif. Quand le fils d’une cliente nous offre un dessin parce que désormais nous faisons partie de son univers quotidien, nous sentons que les lignes bougent. L’intime surgit derrière le professionnel.  Ces petites choses de la vie donnent de l’épaisseur aux relations et s’ancrent durablement. Nous ne sommes pas loin les uns des autres, nos quotidiens se ressemblent. Juste derrière un écran qui à n’en pas douter fait sauter des barrières plutôt que d’en construire. Malgré tout nous maîtrisons la relation et les limites que nous souhaitons lui donner. Entre nos clients et nous des liens forts se sont tissés. Les sphères perso et pro se sont imbriquées avec bienveillance et respect. Les difficultés de chacun deviennent les solutions à trouver ensemble. Nous relevons les défis de ce moment singulier, nous apprenons à “entendre” les contraintes de chacun. Gardons cette habitude, restons près les uns des autres.

Et je vous parie qu’une fois déconfinés le café de 10h pris avec notre client en pleine dictée de CE2 va nous manquer.

A l’évidence oui !